De celle-ci, il reste
Telles ses iles, qui émergent, ici
Photographe plasticien, Christophe Halais réalise des images sur un fil. On peut parler de réminiscence, une impression de déjà-vu, perturbée.
Des photographies qui insinuent, progressivement, une perturbation.
Un voile d’inquiétude.
L’image est connue, mais ne peut-être totalement reconnue.
On peut parler de filiation tordue avec de multiples référents.
Une manière bien à lui, de plier le commun.
Qui, au bout de quelques clichés, nous plonge dans l’étrangeté d’un univers Lynchien.
Chez le cinéaste américain, on a une manière quasi identique, de tordre le réel et de disjoindre la cause avec l’effet.
Changeant, pendant le déroulé narratif, le nom des personnages.
Instillant, le doute, sur la tranquillité, du déroulement du réel.
Sur sa logique de représentation.
Une photographie argentique. Ecriture de lumières anciennes.
Une fragilité dans l’émergence, du fait, de ce qui semble être une information qui n’aurait pas suffisamment remontée.
Le déroulé du temps aurait dévoré, perturbé, la possibilité de la naissance.
Tels ses iles, qui émergent, encore, dans les océans,
vierges mais abimées.
Une image, du reste.
José Carlos Somoza, dans la théorie des cordes, imagine une équipe scientifique, contrainte d’être isolée sur une ile, ayant réussi à concevoir, une machine, leur permettant, de ramener, d’exhumer des images du passé.
Celles-ci apparaissant, avec des zones inexactes, des parties des images faussées.
Ayant véhiculé, des froissements temporels. Mais pas que.
Un un/connu, s’insinuant comme un serpent, un monstre reprenant la figure de l’Alien dans le film éponyme de Ridley Scott.
De la capacité, d’une photographie, de nous projeter, dans des espaces temporels
Appartenant au passé.
Avec plus ou moins de violence
Et la conscience du regardeur peut basculer
Se trouver projeter dans l’image
Ou au contraire, éjecter, éructer, de celle-ci.
Thibault Le Forestier. Septembre 2022
